Le rejet de l'initiative syndicale AVSplus et le double non à Prévoyance vieillesse 2020 montrent de façon très explicite que le corps électoral ne veut pas de nouvelle extension de la couverture sociale. L'initiative syndicale de Travail.Suisse visant à introduire un congé de paternité d'au moins quatre semaines aurait inévitablement pour conséquence une hausse des cotisations salariales à l'assurance pertes de gain (APG). Elle est donc en porte-à-faux avec le contexte politique et il importe de la rejeter.
Les jeunes pères et les familles ont aujourd'hui des possibilités multiples. Les mesures d'assouplissement en matière d'horaire et de lieu de travail permettent de concilier la vie familiale et la vie professionnelle. Au besoin, c'est aux partenaires sociaux qu'il incombe de définir et de mettre en œuvre des solutions au niveau de la branche professionnelle concernée. Ce qui, naturellement, doit s'appliquer aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Une réglementation légale n'est pas nécessaire.
Pour le congé de paternité qu'ils réclament, les syndicats cherchent à s'inspirer des réglementations existantes concernant le congé de maternité. Ce qui est faux. Car, si le législateur impose à la mère allaitante une interdiction de travailler d'une durée de huit semaines au moins, il n'en est pas de même pour les pères, ceux-ci n'ayant pas à subir de perte de gain causée par la législation et qu'il s'agirait de compenser.