Au-delà des tentatives parfois brumeuses de distinction entre start-up et PME, la 55e édition des Journées romandes des arts et métiers (JRAM) sont entrées dans le vif du sujet – «Perspectives et horizons». Dans un monde économique qui connaît de profondes mutations, la mise en place de conditions cadre pour soutenir l’esprit d’entreprise est cruciale. «On investit beaucoup dans les start-up, mais quid des PME? lance Rico Baldegger, directeur et professeur à la Haute école de gestion de Fribourg (HEG-FR). Je comprends les entrepreneurs qui dans les PME, estiment qu’on les oublie. Il faut soutenir les PME en leur permettant d’augmenter leurs capacités dans la recherche et le développement. Et pourquoi ne pas les aider sur la question difficile des successions.»
Autre épine dans le pied des start-up: le financement. Au début, elles trouvent des moyens. Toutefois, dès qu’il faut monter en puissance pour rentabiliser ses investissements, la Suisse ne propose plus un environnement favorable. Aux dernières nouvelles, la Confédération viendrait à leur rescousse en lançant un fonds pour l’innovation – défendu aujourd’hui à Champéry par le conseiller fédéral Guy Parmelin, invité d’honneur aux Journées romandes des arts et métiers.
«Un fonds souverain pour les start-up n’est pas une bonne idée, commente Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam. Avec le financement par Innosuisse, nous disposons déjà d’un instrument qui répond suffisamment à la demande et garantit le financement des start-up. De nouvelles subventions ne sont pas ciblées et ne renforcent pas la politique économique.» Sans oublier les années qu’il faudrait pour mettre en place un tel projet!
Ces JRAM furent aussi le théâtre de débats nourris. La table ronde sur le changement structurel, la disruption technologique a permis de mettre en évidence la frilosité des investisseurs. Les investissements de l’État sont recherchés pour assurer des garanties. Thomas Veillet, le fameux chroniqueur économique, a brossé le tableau d’un contexte économique anxiogène, d’une inflation croissante, a décrit les réactions (Fed et BCE) ou les anticipations (BNS) des banques centrales, les problèmes d’approvisionnement. Si l’incertitude est grande, la capacité à absorber les chocs est toutefois le propre de l’esprit d’entreprise. C’est ce dernier qu’il faut soutenir.