La pandĂ©mie a non seulement montrĂ© l’importance de la numĂ©risation, mais aussi combien sa maĂ®trise par les uns et les autres est inĂ©gale. Ainsi, alors que l’économie privĂ©e a prouvĂ© son savoir-faire, la ConfĂ©dĂ©ration a fait Ă©talage de son indigence en la matière, explique le directeur de l’usam Hans-Ulrich Bigler en ouverture de la confĂ©rence de presse. La transformation numĂ©rique est essentielle Ă la poursuite du dĂ©veloppement des PME. Elle permet d’optimiser les processus Ă tous les niveaux. Elle rend les administrations publiques plus efficaces et allège la charge administrative pesant sur les PME. Elle permet en outre de rĂ©duire les coĂ»ts inutiles de la rĂ©glementation dans tous les domaines. C’est la raison pour laquelle la promotion de la numĂ©risation constitue l’une des prioritĂ©s de l’usam dans son combat en faveur des PME, lequel passe par le renforcement et l’élargissement de la libertĂ© d’entreprendre. «Ce dernier objectif est prĂ©cisĂ©ment la condition sine qua non de la transformation numĂ©rique des PME», estime le directeur de l’usam, Hans-Ulrich Bigler.Â
Exigences
Mikael Huber, chargé de dossier de l’usam, informe que la plus grande organisation faîtière de l’économie suisse contribuera au débat parlementaire au travers de diverses propositions. L’usam voit des champs d’action concrets notamment dans l’assouplissement du droit du travail, dans la réduction de la charge administrative des PME grâce à la numérisation et dans la lutte contre la cybercriminalité. En ce qui concerne le marché du travail, l’usam demande des adaptations législatives qui tiennent compte de la nouvelle réalité du monde du travail à l’ère numérique, les mots clés étant télétravail et travail à domicile. Il pourrait s’agir, par exemple, de rendre plus flexible l’organisation du temps de travail. L’intrication de nombreux processus s’accompagne toutefois de nombreux dangers. La cybercriminalité est l’un d’entre eux. Celle-ci nécessite une protection particulièrement efficace de l’infrastructure numérique, d’autant plus qu’une part croissante du commerce et des processus dépend d’Internet. À cet égard, le Centre national pour la cybersécurité doit impérativement répondre aux besoins spécifiques des PME.
Projet 1: Profils d’exigences numériques
L’usam ne se contente pas de contribuer au débat politique sur la numérisation, mais réalise également des projets très concrets dans ce domaine. L’un d’entre eux est lié à un autre dossier important de l’usam. Avec la plateforme https://www.profilsdexigences.ch l’usam a créé un instrument déjà largement utilisé pour l’enseignement et la formation professionnels.
«L’économie change, de nouvelles professions apparaissent, les exigences envers les professionnels et les personnes en formation évoluent», explique Christine Davatz, vice-directrice de l’usam. Le défi est immense pour tous ceux qui doivent s’occuper du développement professionnel des jeunes. Il y a six ans, l’usam, en collaboration avec les organisations du monde du travail et la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique, a développé un outil numérique pour faciliter la transition de l’école au monde du travail. La plateforme www.profilsdexigences.ch contient les profils d’exigences scolaires des quelque 250 formations professionnelles de base, mais aussi, pour environ deux tiers des professions, un descriptif des exigences, c’est-à -dire la description d’une situation de travail typique. Ce descriptif montre comment des compétences telles que l’écoute ou la lecture dans la langue de l’école ou l’appréciation et l’évaluation dans les sciences naturelles sont utilisées dans la formation professionnelle. En 2020, la plateforme a été consultée 750 000 fois. Un chiffre impressionnant, qui montre que les profils d’exigences répondent à un besoin réel. Le site Web trilingue est utilisé dans tout le pays et est constamment amélioré.
Projet 2: Statistique économique
«Après 75 ans de présentation sous forme analogique, la statistique économique a été numérisée», explique le chef de projet Kurt Schmid aux médias. La statistique économique contient les données du bilan et du compte de résultat d’environ 7000 entreprises dans plus de 80 secteurs des arts et métiers. Les données sont analysées et complétées au moyen de chiffres clés pertinents – par exemple, le nombre d’employés et la taille de l’entreprise – qui sont également recueillis dans le but d’optimiser l’évaluation.
Les fiduciaires sont des conseillères importantes, en particulier pour les entrepreneuses et les entrepreneurs des PME. Elles peuvent évaluer les chiffres clés d’une entreprise et donner ainsi un aperçu clair de sa situation. Pour une telle évaluation, les fiduciaires doivent disposer de valeurs de référence. Elles doivent pouvoir juger des performances d’une entreprise en les comparant à celles d’autres entreprises du même secteur. La statistique économique leur permet de le faire. Outre les valeurs moyennes par catégories de chiffre d’affaires et pour l’ensemble du secteur, la statistique économique détermine également les valeurs «best in class». La statistique économique est un bon exemple de ce dont l’économie est capable en matière de numérisation.