L'usam s'oppose à un congé de paternité imposé par l'État

11 juin 2020 | 9h30

La Chambre des arts et métiers, parlement de l'Union suisse des arts et métiers usam, a décidé de recomman­der de voter non au congé de paternité de deux semaines. L'État-providence a depuis longtemps atteint les limites de la viabilité financière. Les milieux éco­no­miques et la population active ne sont plus disposés à supporter des hausses des cotisations et des déductions salariales, surcroîts de charges financières que, suite à la crise du Covid-19, ils ne sont d'ailleurs souvent même plus en mesure d'assumer.

Selon les dernières prévisions conjoncturelles du SECO, le PIB de la Suisse devrait chuter de près de 7% pour l'année en cours. La récession actuelle, la plus grave depuis 1975, a entraîné le chômage partiel d'environ un million de personnes. Le taux de chômage, qui a déjà atteint 3,4% en mai, continuera d'augmenter. Il est utopique d'escompter un retour rapide au rythme de croissance antérieur. Compte tenu de l'augmentation spectaculaire de la dette, les pouvoirs publics ne pourront pas se dispenser de prendre des mesures d'austérité radicales. Il est donc impératif, en matière de politique sociale, de se limiter à ce qui est absolument nécessaire. Toute expansion coûteuse des prestations doit à l'évidence être évitée. Le congé de paternité imposé par l'État est tout simplement un luxe qui ne peut plus être financé. En conformité avec cette évaluation, la Chambre des arts et métiers, parlement de la plus grande organisation faîtière de l'économie suisse, a adopté une consigne de vote clairement négative à l'égard de cette proposition.

Le congé de paternité est une question qui relève des partenaires sociaux

Le congé de paternité est un sujet relevant typiquement d'un partenariat social actif. De nombreux contrats de travail individuels et collectifs comportent des dispositions généreuses en matière de congés. L'usam est cependant opposée à ce qu'un nombre sans cesse croissant d'éléments des accords de partenariat social soient intégrés à la législation. Les jeunes pères et les familles d'aujour-d'hui ont un large éventail de possibilités pour s'occuper de leurs enfants. La clé de la conciliation entre famille et vie professionnelle est à chercher dans l'assouplissement des règles concernant les lieux et les horaires de travail.

Une étude commandée par l'OFSP a démontré que les coûts indirects des jours de vacances sup-plémentaires dépassent de deux à quatre fois les contributions directes à verser au régime des allocations pour perte de gain. Les milliards que coûtera l'expansion sociale sur laquelle nous voterons le 27 septembre représentent une charge financière accroissant encore celle dont l'État et l'économie sont déjà accablés. L'assurance-invalidité et l'assurance-chômage ont des dettes qui se chiffrent en milliards. L'évolution démographique donne du fil à retordre à l'AVS et à la prévoyance professionnelle. Notre État repose sur des bases financières fragiles. Une nouvelle expansion coûteuse serait tout simplement irresponsable!

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Hans-Ulrich Bigler
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